John Maynard Keynes (1883-1946) est souvent considéré comme l’économiste le plus influent et le plus important du XXe siècle… et son travail est encore repris aujourd’hui pour analyser l’actualité financière, économique et politique avec la perspective née de son courant de pensée, le keynésianisme.
Keynes était loin d’être un rat de bibliothèque. Pragmatique et engagé dans la vie politique et économique, il a notamment pris part à la mise en place du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale dès 1944, dans le cadre de Bretton Woods. Spéculateur boursier, il a également fortement inspiré la politique du New Deal.
En 1930, Keynes a publié Traité sur la monnaie, un ouvrage en 2 volumes qui revient sur l’histoire de la monnaie, ses origines, son rôle et sa vision du « cycle du crédit », ce qui lui permet ainsi de développer les grands traits de la politique monétaire, les causes du sous-emploi et la manière de stabiliser l’économie (via la stabilité des prix).
Quelles sont ses idées les plus célèbres ? Elles sont nombreuses, mais on peut citer parmi elles la réfutation, dans son ouvrage Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936), de la loi de Jean-Baptiste Say qui affirme que le marché est naturellement équilibré entre l’offre et la demande. Or Keynes a mis en avant le caractère incertain de l’économie, les erreurs dans les choix de ceux qui y prennent part, et le fait que la monnaie ne soit pas toujours utilisée comme elle le devrait en étant stockée par les particuliers. Une théorie révolutionnaire qui rappelle directement que le chômage, le déséquilibre des productions et les crises économiques peuvent régulièrement survenir, et que les pouvoirs publics doivent donc s’y atteler pour réguler l’ensemble.
Ce qui nous amène à sa vision des pouvoirs publics : ces derniers ne doivent pas intervenir en toutes circonstances (contrairement à la lecture répandue de Keynes), mais que selon les événements, les Etats doivent réagir pour rétablir l’équilibre, sans menacer pour autant les différentes sociétés privées.
Laissé de côté dans les années 1980, Keynes (sa pensée, en tout cas) a fait un grand retour depuis la dernière crise économique mondiale qui a frappé l’économie en 2008. On évoque régulièrement son travail sur des questions d’interventionnisme politique dans l’économie, de politique de plein emploi et de régulation (ou non) des marchés.